Depuis 2007, le REFEDD accompagne, rassemble, forme et porte la voix des étudiant.e.s afin que 100% d’entre elles et eux soient formé.e.s et engagé.e.s sur les enjeux socio-environnementaux et que 100% des campus soient durables.
Le réseau compte aujourd’hui plus de 140 associations étudiantes ! Notre génération se questionne et renouvelle son point de vue face à l’urgence climatique et face à un modèle économique incompatible avec les limites planétaires. Cette prise de conscience nous donne un vrai pouvoir : celui d’impulser des changements. Mais pour impulser le changement, il faut être le changement.
Aujourd’hui le terme de développement durable ainsi que ses objectifs sont controversés. Le développement durable a perdu de son ambition première : remettre en cause le système actuel. Changer de nom c’est montrer à toutes nos parties prenantes, institutions, associations membres, fondations ou étudiant·e·s, que nous voulons aller plus loin, avoir plus d’ambitions dans nos projets, dans les positions que nous défendons et dans l’avenir que nous souhaitons. Avec ce nouveau nom, nous souhaitons également réaffirmer le lien intrinsèque entre enjeux environnementaux et enjeux sociaux, qui ne peuvent pas être pensés séparément.
Nous, les jeunes, devons agir à la hauteur des défis auxquels notre société fait face. C’est pourquoi Le REseau Etudiant pour le Développement Durable devient … Le Réseau Étudiant pour une Société Écologique et Solidaire ! Le changement ne fait que commencer.
Rendez-vous sur le nouveau site internet pour en savoir plus le-reses.org
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire du concept de développement durable et les controverses qui y sont associées, voici deux articles pour vous
La liste est longe de politiciens (dont Trump et Bolsonaro ne sont que les cas les plus frappants) qui nous ont ces dernières années habitués à penser le climato-scepticisme comme l’ennemi le plus dangereux de la lutte contre l’effondrement des écosystèmes car les preuves scientifiques démontrant le changement climatique se voient niées intégralement, rejetées si ce n’est même accusées d’être de véritables fabrications, des » hoax « , créés ad hoc par les ennemis du modèle économique capitaliste pour miner son style de vie hyper-consumériste. En d’autres termes, ils nous ont habitué.e.s à une dégénérescence extrême, paroxystique, de la politisation et de la partisanisation de l’action contre le changement climatique, qui d’un sujet scientifique s’est transformé en un terrain de lutte politique.
Dans son extrémisme paradoxal et disproportionné, le climato-scepticisme, bien que compliqué à combattre, est facile à reconnaître. Encore plus insidieux et, pour cette raison, dangereux et difficile à lutter, le climato-cynisme est une stratégie politique qui ne nie pas l’effondrement environnemental, mais au contraire l’instrumentalise et l’exploite de manière immorale, pour renforcer encore davantage le système socio-économique malade qui les a produits et pour rendre chaque fois plus infranchissable le gouffre qui sépare les victimes de ce système de ses gardiens. Le parallélisme avec la gestion cynique de la pandémie de COVID19 est indéniable : les mesures de lutte contre le virus et sa propagation visent avant tout à sauvegarder la viabilité du système économique et la protection de la population contre les dégâts de l’épidémie (ceux directement causés par le virus, mais aussi les dégâts psychologiques et sociaux) est subordonnée au maintien du statu quo. Face à l’évidence indéniable de la crise planétaire et de sa gravité, les seules mesures promues pour la contrer sont totalement inefficaces et ornementales, propagandistes, car elles ne visent pas un changement structurel du système économique et productif qui en est la cause.
Climato-scepticisme et climato-cynisme sont simplement les deux faces d’une même médaille, deux formes différentes mais tout aussi dangereuses de l’opposition du libéralisme économique à la lutte contre la crise climatique ou la manipule en sa faveur. Le soutien (ne serait-ce que dans les médias et de façade) au consensus scientifique et l’opposition aux positions plus ouvertement climato-sceptiques deviennent uniquement et exclusivement un outil politique pour attirer les votes modérés.
La lutte pour la planète est inextricablement liée aux luttes sociales contre les inégalités et la répartition inégale des richesses. Les deux problèmes trouvent leurs racines dans le système économique dominant et doivent donc chercher des solutions communes. Le changement climatique montre combien la politique peut facilement s’immiscer dans les faits et comment il peut être difficile d’y échapper une fois que le cynisme politique a pris le dessus. À bien des égards, la science du climat est particulièrement vulnérable aux déformations politiques. Mais la question du changement climatique montre également que c’est un faux réconfort de penser que les faits finiront par l’emporter seulement parce que nous nous sommes éveillé.e.s à la science ; ils l’emporteront parce que nous nous serons éveillé.e.s aussi à la politique.
La loi climat et résilience n’est que le dernier exemple de la politique d’écologie de façade, climato-cynique du gouvernement Macron. Cette loi reste le rejeton légitime du modèle capitaliste, libéral et productiviste responsable de la catastrophe qu’on est en train de vivre. Finalement, le texte qui a été voté en première lecture par l’Assemblée le 4 mai ne répond pas au mandat de départ et conserve à peine 10 % des mesures sorties de la Convention citoyenne pour le climat. Il ne permettra pas à la France d’atteindre une réduction de 40 % de ses émissions de gaz à effet de serre. Et encore moins l’objectif d’une réduction de 55% des émissions par rapport à 1990 proposé par l’UE avec le soutien de la France elle-même. Ni la réduction de 65% pour contenir le réchauffement climatique sous 1,5°C préconisé par le monde scientifique. Une fois de plus, le gouvernement Macron est le premier a ne pas respecter les mesures et objectifs qu’il encourage à l’échelle internationale. La majorité a rejeté ou dénaturé toutes les mesures proposées par la Convention Citoyenne pour le Climat concernant la responsabilité des grands émetteurs : pas d’instauration d’un Impôt Sur la Fortune climatique, pas d’interdiction ni de taxation des dividendes des entreprises les plus polluantes, pas de malus poids pour les véhicules lourds. Symétriquement, aucune mesure n’est prise pour permettre aux classes populaires, qui contribuent le moins au changement climatique, de bénéficier des avantages de la transition écologique (chèques alimentaires, baisse de la TVA sur le train, un reste à charge zéro sur la rénovation thermique des habitations, etc).
En tant que jeunes, en tant qu’universitaires, nous sommes revolté.e.s face à l’inaction du monde politique. C’est notre futur qui est mis en danger. Ce sont les connaissances qu’on produit en tant que chercheur.euse.s, en tant que scientifiques, en tant qu’étudiant.e.s qui ne sont pas écoutées par les décideur.euse.s. Nous ne croyons pas dans une écologie à deux vitesses où la minorité riche de la population, qui contribue le plus aux dommages environnementaux, est aussi la seule à bénéficier de la transition économique, tandis que la majorité plus pauvre, qui souffre et souffrira le plus des dommages du changement climatique, est laissée en arrière et privée de soutien. Nous n’avons plus le temps de tergiverser, de suivre la politique des petits pas, du réformisme mou et progressif qui n’est pas en mesure de se confronter aux racines du problème. Nous ne nous résoudrons pas à contempler la fin du monde, impuissant·es, isolé·es et enfermé·es chez nous.
Pour cette raison, on lance un appel croisé à tou.te.s les étudiant.e.s, les jeunes, et tous ce.lles.ux qui gravitent autour du monde universitaire à participer à la Marche d’après pour dénoncer le manque d’ambition du gouvernement qui refuse de faire face à l’urgence écologique, et nous unir face aux défis qui nous attendent. Chercheur.euse.s, professeurs, personnel administratif. Tout le monde est invité!
Sorbonne Université vient de publier la première estimation officielle de ses émissions de gaz à effet de serre (ou Bilan des Emissions de Gaz à Effet de Serre, BEGES). LUPA a signalé à plusieurs reprises à l’administration de SU l’urgence de réaliser un Bilan de émissions émises (directement et indirectement) par ses activités. Tout d’abord parce que le BEGES est un outil indispensable pour connaître le véritable impact environnemental de notre Université (en d’autres termes, combien de tonnes d’équivalent CO2 elle émet en une année) et pour définir précisément le poids spécifique des différentes sources d’émissions polluantes liées à son fonctionnement. Sans ces données, il est évidemment impossible d’engager des manœuvres efficaces et efficientes pour réduire ces émissions et respecter son engagement officiel de transformation écologique.
Nous ne pouvons donc qu’être plus que satisfaits de voir ces données tant attendues enfin publiées. Cette analyse sera un point de départ essentiel pour construire un véritable plan d’action visant à réduire l’impact environnemental de notre université. Compte tenu des données, le travail qui nous attend est vraiment imposant, mais ne nous décourageons pas.
Qu’est-ce qu’un un BEGES ?
Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’exactement un BEGES ? Un Bilan GES est une évaluation de la quantité de gaz à effet de serre émise dans l’atmosphère sur une année par les activités d’une organisation. Les émissions sont classifiées selon des catégories prédéfinies appelées « postes ». Ce classement permet d’identifier les postes d’émission où la contrainte carbone est la plus forte. C’est sur ces postes que doivent porter les stratégies énergétiques et environnementales de l’entité réalisant son bilan pour réduire ses émissions.
Les catégories d’émissions qui sont prises en compte pour l’élaboration d’un BEGES sont:
💸les intrants: les achats de biens et services liés aux activités de Sorbonne Université (fournitures, papiers, plastiques, repas, services…); ✈️ les déplacements personnels, divisés en déplacements domicile-travail/lieu des études et déplacements professionnels; 🏗️ l’immobilisation des biens (les émissions liées à la construction ou à la maintenance des bâtiments, du parc de véhicules et du parc informatique); 🔥 la consommation énergétique pour le chauffage et la production d’électricité; ❄️le « hors énergie » lié aux fuites de fluides frigorigènes issues des climatisations; ♻️ les émissions liées au traitement des déchets ; 🚚 le transport de marchandises amont (en provenance des fournisseurs), interne et envoi de courrier.
Les résultats
En 2018, SU avec ses 26 sites a émis 52527 tonnes équivalent de CO2 (téqCO2). Cela correspond à 834 kg pour chacun.e de ses 53000 étudiant.e.s et 10000 membres du personnel. Face à l’empreinte annuelle moyenne de plus de 11 téqCO2 par habitant français, ces valeurs peuvent paraître assez faibles. Après tout, nous passons une grande partie de l’année à l’université (que nous soyons étudiant.e.s, professeurs ou personnel technique administratif). Il semblerait donc que notre activité universitaire soit très écologique si, tout en représentant une part si importante de notre vie, elle contribue si peu à notre empreinte écologique. Cependant, si l’on analyse en détail les données du bilan généré par la Sorbonne, on constate quelque chose de différent. Voyons pourquoi:
💸Les intrants: la plus importante source d’émissions
Si l’on examine la contribution de chaque catégorie au montant total des émissions, il apparaît clairement que l’achat de biens et de services est la partie la plus importante de l’empreinte carbone avec 59 % du total. Si nous rentrons dans les détails, nous pouvons constater que la plupart de ces émissions sont liées à l’achat de services, le matériel informatique, de produits chimiques et de machines pour les activités de recherche (69% du poste intrants). La fraction « Autres » comprend également les achats alimentaires et les repas, mais le document que nous avons obtenu ne précise pas si l’enquête a également pris en compte pour ses calculs les restaurants universitaires du CROUS situés sur les campus de Sorbonne Université. Si ce n’était pas le cas, il resterait la grande incertitude quant au poids des RUs sur le BEGES. Si, en revanche, les RUs étaient inclus dans les calculs, le poids de la restauration sur les émissions de GES serait relativement faible, moins de 3% de la composante achat.
✈️ Déplacements: le poids disproportionné de l’avion
Avec 7800 téqCO2 et 15% de la contribution totale, le transport des étudiant.e.s et des employé.e.s occupe la deuxième place. Ces chiffres incluent à la fois les émissions des voyages domicile-travail et les émissions des voyages professionnels et des missions d’enseignement et de recherche. En décomposant les données, une information ressort de façon écrasante : les voyages professionnels en avion, alors qu’ils ne couvrent que 8 % des kilomètres parcourus par les utilisateur.ice.s de SU en 2018, sont responsables de 45 % des émissions de ce poste (autrement dit 7% du BEGES entier).
🔥 La consommation énergétique et les autres sources d’émissions
Avec 6785 téqCO2, la production d’énergie pour le fonctionnement des locaux de SU se classe au troisième rang des sources d’émission de notre université, avec 4614 téqCO2 liées au chauffage (68%) et 2171 téqCO2 émises pour la fourniture d’électricité (32%). Cela correspond à 13 % des émissions totales calculées par le BEGES. La fraction restante des émissions se répartit comme suit : 🏗️ l’immobilisation: 10%
❄️de fuites de fluides frigorigènes issues des climatisations: 1,8%
♻️ traitement des déchets: 1%
🚚 le transport de marchandises en provenance des fournisseurs et envoi de courrier: 0,04%
Observations globales sur le BEGES
Si nous voulons aller au-delà des chiffres purs et simples, nous pouvons clairement voir comment les émissions de SU sont réparties de manière extrêmement asymétrique entre ses utilisateurs. Bien que les étudiants représentent la grande majorité de la « population » de l’université, étant 5 fois plus nombreux que le personnel, leur poids en carbone est relativement faible . En fait, on peut considérer que les étudiants contribuent au bilan CO2 de SU principalement par leurs voyages domicile/université et par l’utilisation des espaces universitaires (c’est-à-dire les bâtiments, dont les émissions sont principalement attribuable au chauffage/climatisation, à la consommation d’électricité et à l’entretien, c’est-à-dire les postes énergie, immobilisation et en partie les achats pour l’entretien).
Bien qu’importantes, ces sources d’émissions sont néanmoins mineures dans l’ensemble. En fait, les principales causes des émissions de CO2 sont principalement liées aux activités de recherche et de gestion de l’université, essentiellement par l’achat de machines, de produits chimiques et de matériel informatique, en plus des déplacements à des fins professionnelles (qui, nous le soulignons encore une fois, s’avèrent avoir un poids énorme sur le bilan carbone, représentant 7% du total). Bien que ces données ne soient pas surprenantes, elles sont absolument à prendre en compte si nous voulons identifier les priorités sur lesquelles agir afin de réduire efficacement et drastiquement l’impact environnemental de SU.
Un plan d’action peu ambitieux
Le rapport publié par SU ne se contente pas de présenter un instantané de ses émissions, mais propose également une série de mesures à prendre pour limiter son impact environnemental. Au-delà de certaines propositions plus symboliques qu’autres (comme la réduction de la consommation de papier de bureau et l’encouragement à la réparation du matériel informatique, des mesures qui réduiraient très peu l’impact climatique de SU), les changements proposés les plus significatifs sont liés à la consommation d’énergie. L’intégration d’un approvisionnement en électricité 100 % « verte » et la conversion des systèmes de chauffage, d’un système à combustible fossile en un système purement électrique, permettraient de réduire de 62 % les émissions du poste énergie, ce qui équivaut à 8 % des émissions globales SU. De même, le remplacement des voyages professionnels de courte durée en avion par des trajets en TGV garantirait une réduction de 8,4 % des émissions du poste déplacements, soit 1,25 % au niveau global.
La mise en place de l’ensemble des actions prioritaires proposées par le bilan permettrait une réduction des émissions de GES s’élevant jusqu’à 4963 téqCO2, soit près de 10% des émissions de GES du bilan 2018. Considérant que l’Union Européenne s’est officiellement engagée à réduire ses émissions de GES de 60% d’ici 2030, le plan de transition proposé par SU est clairement et largement insuffisant. Un plan véritablement incisif et décisif de réduction des émissions est plus urgent que jamais, et il existe de nombreux points de départ pour le faire.
Depuis quelques années, des initiatives spontanées créées par des chercheur.euse.s du monde entier fleurissent, se mobilisant activement pour transformer en profondeur le monde de la science, comme le collectif Labos1point5 en France. Toutefois, l’impact et l’efficacité de ces initiatives restent limités par l’inactivité et l’inertie des institutions officielles, tant au niveau des universités individuelles qu’au niveau ministériel. Sans un travail coordonné, uniforme et officiellement soutenu par l’État, nous n’aspirerons jamais aux changements rapides et radicaux dont nous avons besoin.
La loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire entend accélérer le changement des modèles de production et de consommation afin de réduire les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat. Elle s’inscrit dans la mise en œuvre de la charte de l’environnement de 2004.
Cette loi contient plus d’une centaine de mesures, suivant 5 motivations principales.
1. Celle de sortir du plastique jetable d’ici 2040: Pour cela, par exemple:
remplacement de la vaisselle jetable des fast-food par de la vaisselle réutilisable
possibilité d’apporter ses propres contenants dans les commerces (dès maintenant!) pour favoriser l’achat en vrac
mise en place de bacs de récup’ des sur-emballages dans les supermarchés pour pouvoir s’en débarrasser dès la sortie des caisses, et ainsi envoyer un signal sur leur inutilité aux distributeurs/producteurs.
2. Mieux informer les consommateur.trice.s
rendre le tri plus efficace grâce à un logo unique, des modalités de tri et une harmonisation de la couleur des poubelles
mettre à disposition des infos sur les produits contenant des perturbateurs endocriniens
communiquer aux consommateur.trice.s leurs émissions de GES liées à leurs consommations internet et mobile
informer sur la garantie légale de conformité (garantie que l’on peut faire valoir contre les éventuelles défaillances d’un produit).
3. Lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire:
interdire la destruction des invendus non alimentaires (obligation de don pour les produits d’hygiène)
augmenter les sanctions en cas de manquement à l’interdiction du gaspillage alimentaire
rendre plus accessible et plus écologique le matériel médical (pièces issues de l’économie circulaire, remboursement par l’Assurance maladie des fauteuils roulants reconditionnés)
4. Agir contre l’obsolescence programmée
appliquer un indice de réparabilité et tendre vers un indice de durabilité
faciliter la réparation en favorisant l’information sur la disponibilité des pièces détachées
5. Mieux produire.
étendre la responsabilité des industries dans la gestion de leurs déchets en créant de nouvelles filières (et ainsi que « celui qui fabrique un produit doit financer sa fin de vie » , la REP, concerne + d’industries)
mettre en place une collecte gratuite des déchets triés du bâtiment
encourager des produits plus respectueux de l’environnement avec un système de bonus malus que les fabricants des filières REP devront afficher sur leurs produits -> remplacer par “à afficher sur les produits”.
Nous sommes heureux d’annoncer que LUPA débarque sur Instagram ! Vous pouvez nous trouver sur notre compte @lupafloraisons . Nous sommes prêts à remplir votre feed d’amour, d’écologie et de toutes les nouvelles sur nos activités et événements 💛 Vous vous demandez peut-être, pourquoi seulement maintenant ? Nous avons longuement réfléchi et débattu avant de faire ce choix. Après tout, nous sommes tous conscients du fait que les réseaux sociaux représentent une source importante et croissante d’émissions de gaz à effet de serre (3,7 % des émissions mondiales selon The-Shift-Project) et c’est pourquoi nous n’étions présents que sur Facebook jusqu’à présent.
En même temps, il est indéniable que les réseaux sociaux sont aussi un outil puissant et indispensable pour toute forme d’activisme politique et environnemental. Ces dernières années, toutes les grandes mobilisations « de base » qui façonnent le visage politique de notre époque et mobilisent des millions de personnes sont nées sur les médias sociaux et/ou en ont fait leur outil de croissance et de diffusion le plus puissant. Du printemps arabe au mouvement féministe #MeToo, des mobilisations antiracistes Black Lives Matters aux campagnes Friday for Future et Youth for Climate. Et, tout comme les mobilisations à l’échelle planétaire, les médias sociaux ont révolutionné l’activité des petites associations liées aux réalités locales et à petite échelle (un peu comme nous !).
Il est donc plus urgent que jamais de reprendre possession des espaces de communication et de socialisation offerts par l’internet et les réseaux sociaux, de se mobiliser pour en promouvoir une utilisation consciente, positive et constructive, d’en faire un véritable espace d’agrégation, d’auto-éducation et d’évolution commune. Sans oublier que nous devons nous efforcer de ne pas les transformer en un substitut à un véritable activisme sur le terrain. Les réseaux sociaux doivent plutôt être un catalyseur d’idées et, surtout, un point de rencontre pour toutes les personnes qui partagent les mêmes idéaux, les mêmes ambitions et la même vision d’un avenir meilleur. En d’autres termes, la rampe de lancement d’initiatives concrètes dans nos vies au-delà de l’écran.
Alors comment résoudre la contradiction entre l’énorme impact climatique des réseaux sociaux et l’inaliénabilité de ces moyens pour l’activisme environnemental ? La réponse n’est pas d’abandonner, mais de transformer et de réinventer l’utilisation des réseaux sociaux et de la technologie. Une grande partie des émissions liées à notre activité sur internet dépend de la façon dont nous utilisons (et consommons) les appareils électroniques qui nous permettent de rester connecté.e.s. Quelques actions peuvent donc nous aider à réduire de manière drastique notre empreinte carbone numérique (et à être plus cohérents dans notre environnementalisme en ligne). Voici quelques chiffres et conseils :
Répartition de la consommation d’énergie dans le secteur numérique en 2017 (The Shift Project)
Adhérer à une économie d’usage plutôt que de consommation : louer son téléphone plutôt que de l’acheter si on en a les moyens et privilégier l’usage en commun (un ordinateur pour 2 ou 3 au sein d’une même famille etc…).
Le visionnage de vidéos en ligne représente la plus grande partie du trafic Internet mondial (60 %) et génère 300 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an. Quoi faire ? Limiter au maximum son usage du streaming (Netflix, YouTube, Spotify etc…)
Éteindre sa box WIFI quand on ne l’utilise pas ! Cette petite action vous permettra d’économiser entre 25 à 235 kWh d’éléctricité par an.
Et si vous voulez en savoir plus et approfondir le sujet, voilà quelque liens. Bonne lecture!
La pandémie COVID19 est un événement unique dans l’histoire récente en raison de ses effets sur notre système social et économique. Peu des choses ont réussi à perturber la vie de milliards de personnes aussi brutalement, aussi rapidement et à une si vaste échelle. Cependant, cette pandémie présente tous les traits d’une histoire déjà vécue à plusieurs reprises par le passé. Le virus SRAS-CoV2 n’est en fait que le dernier exemple d’une longue série d’agents pathogènes qui affectent l’homme en étant d’origine animale (les zoonoses). L’histoire de l’humanité est parsemée de pandémies qui sont nées chez des hôtes animaux et qui nous sont parvenues à la suite de ce qu’on appelle les « sauts d’espèces » (“spillovers” en anglais)[1].
Le virus Ebola est très probablement dérivé de virus qui ont infecté originellement des chauves-souris [2]. Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui a tué plus de trente millions de personnes dans le monde depuis les années 1980, est né chez les primates les plus proches de l’Homo sapiens, les chimpanzés [3]. Il existe également tous les virus zoonotiques de la famille de la grippe dont les plus connus sont ceux d’origine porcine et aviaire [4]. Par exemple, le virus de la grippe espagnole qui, en 1917, a fait cinquante millions de victimes dans un monde déjà épuisé par la Première Guerre mondiale. Ce dernier a probablement une origine aviaire [4]. Cette liste n’est d’ailleurs pas exhaustive [5-11].
Principales épidémies zoonotiques du dernier siècle. Les dates et les lieux géographiques indiqués représentent l’année et le lieu d’identification du virus. Dans certains cas cependant, le lieu et la date du saut d’espèce peuvent différer de ceux indiqués dans la figure (comme c’est le cas du VIH, qui serait passé à l’Homo sapiens en Afrique au début du XXe siècle) [3].
Protéger la biodiversité pour nous protéger nous-mêmes
L’épidémie de SRAS-CoV2, malgré son caractère dramatique, n’a donc rien d’ « exceptionnelle » par rapport à de nombreuses pandémies passées. Il n’empêche qu’elle a le pouvoir de nous imposer une réflexion sur l’origine et les causes de ce type de maladie ainsi que sur la manière dont elles vont façonner notre société à l’avenir. La vitesse à laquelle ces nouveaux agents pathogènes apparaissent et se propagent chez l’homme s’accélère et prend une importance et une fréquence jamais vues auparavant [1]. Pourquoi cela se produit-il ? Quelles en sont les causes ? Il y a deux réponses principales . Premièrement, nous vivons dans un monde hautement connecté, dominé par un flux continu et immense de biens et de personnes se déplaçant d’un bout à l’autre du globe, créant les conditions parfaites pour la propagation rapide d’agents pathogènes qui, dans le passé, seraient probablement restés confinés dans des zones géographiques très restreintes. La deuxième raison est que nous bouleversons et dégradons les écosystèmes à un rythme de plus en plus rapide, poussés par une faim insatiable de nouvelles ressources à exploiter et de matières premières à consommer. Chacun de ces écosystèmes abrite une variété incalculable d’espèces animales et végétales uniques, chacune accompagnée de ses propres virus et agents pathogènes. La déforestation, l’érosion des habitats naturels, leur remplacement par des établissements humains ultra urbanisés et des monocultures, la mise à mort et la consommation de gibier… Toutes ces actions libèrent de nouveaux virus de leurs réservoirs d’origine, leur permettant de se rapprocher des humains et, de plus en plus, de nous infecter. Il en va de même pour le virus SRAS-CoV2 [12].
Le COVID19, comme toutes les maladies qui lui ressemblent, nous rappelle donc avec brutalité une chose : nous les êtres humains sommes, après tout, des animaux aussi faisant partie d’un réseau indissoluble qui nous lie aux êtres vivants, même si nous avons parfois tendance à l’oublier. Aujourd’hui, comme jamais auparavant, il est clair que la préservation de la biodiversité est essentielle non seulement pour assurer la résilience des écosystèmes, mais aussi parce que nous avons nous-mêmes besoin de cette variété pour survivre.
Repenser notre système de production, à commencer par l’agriculture
Dans les semaines et les mois à venir, les mesures de distanciation seront la meilleure stratégie pour minimiser les impacts de cette épidémie sur le système public de santé . Mais à long terme, pour éviter que de telles crises ne se reproduisent de plus en plus fréquemment, il faudra revoir en profondeur notre système de production et de consommation, à commencer par le secteur agricole. En effet, l’activité agro-industrielle moderne est identifiée comme l’un des principaux contributeurs au développement de nouvelles zoonoses [5 ,13, 14]. D’une part, l’expansion des terres cultivées est la principale cause de la dégradation des habitats naturels Il suffit de dire que depuis 1960, la superficie des terres consacrées au secteur agricole a augmenté de 570 millions d’hectares, dont 440 millions d’hectares (soit 65% du total) sont utilisés pour l’élevage et l’alimentation du bétail uniquement.[15]. D’autre part, l’élevage intensif est un environnement parfait pour le développement de nouvelles zoonoses[13, 14]. Des milliers d’animaux quasi génétiquement uniformes à cause de la sélection artificielle menée pour répondre à des besoins de production spécifiques, se retrouvent très souvent entassés dans des environnements petits et malsains. La diversité biologique dans ces lieux en est donc drastiquement diminuée, non seulement par la présence d’une seule ou de peu d’espèces, mais aussi par le faible taux de variabilité génétiques au sein d’elles-mêmes. Un virus introduit dans une population de ce type peut agir sans être perturbé, sans rencontrer de résistance sous forme de variants génétiques capables d’empêcher sa propagation [13, 14].
La sauvegarde de la diversité biologique dans les milieux naturels et agricoles, la préservation et la maximisation de la variété des espèces animales et végétales que nous exploitons dans nos champs et nos campagnes, apparaissent donc comme notre meilleure défense contre les défis sanitaires et environnementaux d’un monde en mutation rapide. Il est donc grand temps de mettre en place plus de modèles agricoles qui favorisent le foisonnement de la biodiversité, et de soutenir ceux qui sont déjà en place!