Former aux enjeux de la Transition Ecologique : les étudiant.e.s attendent des engagements forts du Ministère de l’enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation

Ce mercredi 16 février, Jean Jouzel et Luc Abbadie ont remis à Frédérique Vidal, Ministre de l’enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation le rapport « Sensibiliser et former aux enjeux de la transition écologique et du développement durable dans l’enseignement supérieur » auquel les organisations étudiantes RESES, LA FAGE, L’UNEF et Pour un réveil écologique ont contribué.

Fruit de deux ans de travail, ce rapport répond à une sollicitation massive de la jeunesse . Il décrit une démarche opérationnelle pour faire évoluer toutes les formations de l’Enseignement Supérieur afin de préparer tous.tes les citoyen.ne.s à la Transition Ecologique. L’objectif est que 100% des étudiant.e.s de niveau Bac+2 de l’ensemble des cursus soient formés aux enjeux de la Transition écologique d’ici 5 ans.

Ce rapport formule plus de 45 recommandations à destination des établissements, des enseignant.e.s, des pouvoir publics et des étudiant.e.s. En voici quelques-unes qui nous semblent prioritaires :

  • Intégrer les enjeux de la Transition Ecologique dans toutes les formations avec des ECTS dédiés.
  • Renforcer l’articulation et la cohérence dans la formation de la primaire au supérieur dans une logique de renforcement des compétences.
  • Déployer l’approche par les compétences (considérer une approche systémique ; développer une analyse prospective ; co-construire des diagnostics et des solutions ; mettre en oeuvre des transitions ; agir en responsabilité).
  • Intégrer les établissements dans leur territoire en favorisant des collaborations pédagogiques avec des collectivités territoriales, des associations et des entreprises sur les questions de Transition Ecologique.
  • Former les personnels à ces enjeux.
  • Favoriser la mobilisation des étudiant.e.s et des personnels.
  • Adapter et impliquer la gouvernance des établissements.
  • Collaborer, partager et mutualiser les ressources entre les établissements à l’échelle nationale et internationale.
  • Investir dans la recherche.

Nous nous joignons aux organisations étudiantes ayant participé à la rédaction de ce rapport pour appeler les établissements à s’en saisir et à adopter une réelle stratégie opérationnelle d’accompagnement et de financement pour réaliser la transformation pédagogique et organisationnelle nécessaire.

Nous appelons également le Ministère de l’Enseignement du supérieur, de la Recherche et de l’Innovation à adopter un plan d’action clair avec des moyens à la hauteur de l’ambition du groupe de travail afin d’accompagner la mise en place de ses recommandations par les établissements.

Consommer écoresponsable à Paris, c’est possible !

A Paris, toutes les occasions sont bonnes pour faire des découvertes. Commerces, musées, parcs, restaurants… il y en a pour tout le monde, et pour tous les goûts. Aujourd’hui en revanche, ce que nous voulons vous partager est un peu différent. Et si nous partions à la recherche de lieux et quartiers alternatifs dans notre ville préférée ? Et si nous vous disions que la capitale regorgeait de lieux alternatifs qui prônent une consommation et un style de vie durables ? C’est ce que nous essayerons de vous prouver dans cet article à travers une sélection de lieux, tous plus remarquables les uns que les autres. Le concept est simple :  toutes les deux semaines, nous vous dressons une petite liste de lieux remarquables et abordables qui transmettent les valeurs que nous partageons ici, à Lupa. Vous pourrez également partager vos découvertes en envoyant un message privé sur Instagram à l’association ou en envoyant tout simplement un mail. Nous pourrons ainsi écrire un article uniquement dédié à vos découvertes !

Force est de constater que le contexte sanitaire fait qu’en ce moment, le plaisir de manger un bon petit plat dans un joli restaurant est un bien grand manque dans notre quotidien. Mais est-ce que cela nous empêche vraiment de faire des découvertes ? Pas forcément. Et si on voyait les choses autrement ? Et si on essayait de nouveaux restaurants solidaires et écoresponsables afin de s’y installer pour manger un bout quand les temps seront meilleurs ? Notre objectif est de vous proposer des idées d’endroits à découvrir quand les restaurants réouvriront, ou à essayer dès maintenant en livraison !

Tout d’abord, la REcyclerie. Ce restaurant, situé dans le 18ème arrondissement, à proximité du métro « porte de Clignancourt », est un petit coin de paradis au sein de notre très chère capitale… Ancienne gare Ornano de la petite ceinture (ligne de chemin de fer de 32,5 km de long faisant tout le tour de Paris à l’intérieur de l’anneau formé par le périphérique et aujourd’hui inutilisée), ce restaurant cherche à sensibiliser son public aux valeurs éco-responsables, de manière ludique et positive. On y trouve une ferme urbaine, ainsi qu’un atelier de réparation d’objets du quotidien pour lutter contre l’obsolescence programmée. L’atelier est malheureusement fermé en ce moment. Tous les Week-end de 11h à 18h30, les espaces extérieurs du restaurant sont néanmoins ouverts. De plus, le restaurant a lancé une offre de repas à emporter locaux, bio, végétariens, ou même végan. En effet, du lundi au vendredi, de 12h à 15h, le restaurant propose des menus avec une base bio, végan et sans gluten. Les prix sont abordables : 10 euros pour un repas dans son propre contenant, et 12 euros avec un bocal consigné. Tout ceci permet donc de sensibiliser le public au zéro déchet, mais aussi à l’utilisation des circuits courts, de l’agriculture biologique, de saison, et à la réduction de sa consommation de viande et de poissons.

Pour continuer, nous vous proposons de partir dans les 12ème et 13ème arrondissements à la découverte des deux boulangeries « Farinez’vous ». Il faut dire que ce ne sont pas de simples boulangeries comme on en connait. A « Farinez’vous », l’objectif est de créer un lieu « propice à la solidarité et au développement durable ». Ainsi, le projet respecte non seulement les principes de l’économie sociale et solidaire (financeurs solidaires, aménagement du local à partir de chêne issu de forêts durablement gérées, de mobilier de seconde main…) mais privilégie aussi une approche responsable du commerce (matières premières issues de producteurs locaux, de l’agriculture raisonnée ou du commerce équitable, produits de saison, réduction de produits carnés), tout cela dans une démarche solidaire qui aide à la reconversion d’adultes dans le besoin … Autant dire que c’est un beau projet que nous avons là donc allez le découvrir et le soutenir !

  • Site des boulangeries : http://www.farinez-vous.com/
  • Adresses : 19 rue du Château des Rentiers, 75013, Paris / 9 bis rue Villiot, 75012, Paris

Si vous voulez vous mettre au zéro déchet, nous avons également une adresse. Il s’agit du magasin Negozio Leggero près de République, dans le 3ème arrondissement. Cette franchise italienne, née en 2009, spécialisée dans la vente de produits en vrac et consignés, a implanté son premier magasin dans la capitale en juin 2018. Dans le magasin, on ne trouve que du vrac. Café, thé, pâtes, œufs, épices, biscuits, produits d’hygiène… il y a de tout ! De plus, les prix sont vraiment abordables. En effet, ici, on ne paye que le contenu et non l’emballage avec. C’est donc idéal pour des étudiants au petit budget ! Sur le site de la franchise, l’objectif est clairement exprimé : celui de « rendre le choix d’une vie zerowaste simple et heureux ». Un objectif louable et une fois de plus, à soutenir !

  • Site des magasins Negozio Leggero (+ boutique en ligne sur le même site) : https://shop.negozioleggero.it/
  • Adresse : 37 Rue Notre Dame de Nazareth, 75003, Paris 3

Pour continuer dans le zéro déchet, nous vous proposons maintenant un commerce spécialisé dans les produits cosmétiques et le vrac liquide : the naked shop, dans le 11ème arrondissement. Dans ce magasin, vous pourrez trouver des produits pour le soin des cheveux, du corps, et des produits pour l’entretien de la maison. Grâce à de nombreux distributeurs automatisés, le vrac est désormais beaucoup plus simple et rapide. En effet, comme la boutique l’écrit sur son site, « Vous n’avez qu’à appuyer sur un bouton pour remplir vos bouteilles en libre-service ». Il est même possible de savoir en temps réel le prix que l’on payera à la fin (la machine compte automatique la quantité de produit servi). De plus, ici, le système de consigne est privilégié. Aussi, si vous oubliez votre contenant, ce n’est pas un problème : le magasin vous en fournit. Les produits proposés sont pour la majorité, fabriqués en France. En effet, la boutique a cherché dès le début à réduire au plus son empreinte carbone. Pour ce qui est des prix, là aussi ils sont relativement abordables !

D’autres projets prônent une alimentation durable qui se veut accessible à tous•tes. C’est le cas tout d’abord de la coopérative La Louve. Située dans le 18ème arrondissement à 10 minutes à pied de la REcyclerie, c’est le premier supermarché coopératif et participatif de Paris. Pour y faire ses courses, il faut devenir coopérateur•trice (participer au financement en investissant 100 euros, soit 10 parts de la coopérative, ou bien 10 euros, soit 1 part, pour les étudiants•tes boursiers•ières, les personnes en service civique et les bénéficiaires des minimas sociaux et au fonctionnement en étant bénévole à la coopérative au moins 3 heures toutes les 4 semaines). Les prix pratiqués sont raisonnables car les marges sont plus faibles que dans d’autres supermarchés et surtout grâce au modèle d’autogestion qui permet de diminuer les coûts de fonctionnement du supermarché. Aussi, vous l’avez bien compris, devenir coopérateur•trice c’est partager les valeurs et la philosophie de la Louve… alors nous encourageons tous ceux et celles qui sont intéressés•ées et qui peuvent coopérer à le faire !

Non loin de là et dans plusieurs autres arrondissements tels que le 12ème, le 13ème, le 14ème, le 19ème ou le encore le 20ème, on trouve également l’association VRAC qui lutte contre les inégalités d’accès à une alimentation durable. Les prix sont largement abordables puisque les achats sont groupés, que les intermédiaires sont réduits (l’association favorise les circuits courts) et les emballages supprimés. Ainsi, une fois par mois, une épicerie éphémère permet de distribuer les commandes qui ont été faites plus tôt par les adhérents•tes. D’autres actions sont également développées : dégustations, concours de cuisine, visites chez des producteurs et productrices. Il faut néanmoins noter que si les groupements d’achat VRAC sont ouverts à tous•tes, la priorité d’inscription est donnée à des personnes isolées, ayant des revenus modestes, locataires d’un logement social ou de la géographie prioritaire, ou étant dans une situation spécifique (handicap ou famille monoparentale). En faisant ça, l’association veut assurer son objectif de justice sociale et de démocratie alimentaire. Finalement, il s’agit de faire le lien entre solidarité et environnement.

  • Site de l’association : https://paris.vrac-asso.org/
  • Adresses : Nationale Clisson (Paris 13), Fécamp (Paris 12), Portes de Vanves (Paris 14), Charles Hermite (Paris 18), Danube Solidarité (Paris 19), Portes du XXème (Paris 20) 

D’autres structures ont décidé de mettre l’accent sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. C’est le cas du réseau d’épiceries « Nous anti-gaspi ». Ici, il s’agit de revaloriser les produits destinés à la poubelle, et pourtant encore propres à la consommation (petits défauts physiques, anciens emballages, produits dont la date de durabilité minimale est proche). Les produits sont vendus en vrac pour limiter les emballages et les prix sont donc plus bas que dans des épiceries traditionnelles. Selon le site du réseau, les épiceries valoriseraient « plus de 12 tonnes de produits par semaine, soit l’équivalent de 100 000 repas par magasin et par mois ». On trouve ce genre d’épiceries un peu partout en France et bien évidemment dans la capitale, à trois adresses différentes.

  • Site du réseau « Nous anti-gaspi » : https://www.nousantigaspi.com/
  • Adresses : 64 rue du Pré Saint-Gervais, Paris, 75019 / 86 rue d’Amsterdam, Paris, 75009 / 11 rue de l’ouest, Paris, 75014

Par ailleurs, pour se faire une sortie sympa un midi ou un soir tout en continuant de consommer durable, il est possible d’aller manger à « Veggie town ».  Ce quartier alternatif surnommé ainsi par l’Association Végétarienne de France est comme son nom l’indique, écologique et végan/végétarien. Situé dans le 9ème et le 10ème arrondissement, il cache en effet plein de bonnes adresses végétariennes, végan ou végé-friendly qui sauront ravir les papilles des plus gourmands•des à des prix plutôt abordables vu la diversité de restaurants ! Nous ne vous en disons pas plus sur ces divers restaurants afin que vous puissiez les découvrir et vous faire votre propre avis !

  • Adresse : entre les rues de Paradis, d’Hauteville et du Faubourg-Poissonnière

Ainsi, c’est ici que s’achève cet article dédié aux lieux alternatifs prônant une consommation écoresponsable. Nous le complèterons néanmoins toutes les deux semaines avec une liste de lieux supplémentaires. Qu’avez-vous pensé de cet article ? Dites-le-nous dans les commentaires ! En attendant, nous vous souhaitons à tous•tes une belle journée et à bientôt !

Festival #3 en images !

Pour sa troisième édition, le festival a pris place du 17 au 20 avril 2019 sur le campus Pierre et Marie Curie (Jussieu) sous un agréable soleil printanier.
Si votre curiosité vous a amené.e jusqu’ici, vous pourrez voir à quoi ressemblait ce grand évènement que nous préparons tous les ans avec amour, et peut-être nous y rejoindre bientôt !

La scène et les joyeux concerts qui l’ont animée

Un chaleureux remerciement aux super ingés sons et leurs assitant.e.s, tout.e.s bénévoles, qui ont fait un incroyable travail pendant ces 4 jours.

Le village associatif

Les associations présentes pendant le festival : Respire, Pacte finance climat, Sol, DM compost, France nature environnement, AYYA, Association végétarienne de France, Carma (Europacity), Collectif citoyen pour le climat (kiosque des sciences), I-boycott, What the food, L214, Sortir du nucléaire, Mouvement national de lutte pour l’environnement, Climates, Génération cobayes, Greenpeace, Lundi carotte, Zéro waste Paris.
>> vous pouvez en savoir plus dans le dossier du festival.

L’exposition par Facteur Commun

Facteur Commun, association étudiante dédiée à la création d’espaces de partage et d’expression autour des problématiques environnementales et de leurs solutions, nous a gentiment prêté l’exposition qu’ils avaient créée à Nanterre.

Photos par Facteur Commun (lien de publication sur les photos)

Les discosoupes

Tous les midis, une gigantesque discosoupe a eu lieu grâce à toutes les mains volontaires coupeuses de fruits et de légumes : invendus récupérés préalablement dans des magasins bio. Repas végétariens à prix libre distribués dans la musique, la danse, et de belles rencontres !

La K-FET de l’ENS et CROC, traiteur éco-responsable, étaient aussi présent·e·s pour nous fournir des boissons locales et des repas bios et végétariens.

Les conférences

Mais que serait le festival sans ses fameuses conférences ? De nombreuses et nombreux spécialistes nous ont rejoint cette année et ont abordé des sujets très variés.

Mercredi: Table ronde/débat: “Transition écologique : la science pour le meilleur ou pour le pire ?” avec 5 chercheur.e.s et professeur.e.s (SU, CESCO, CNRS, Dauphine…) animé par un journaliste de France Inter.

Jeudi: la politique agricole en France. Avec Aurélie Catallo de l’association Pour Une Autre PAC, Rémy De Groulard, agriculteur biologique du Potager De l’Epinay, ainsi que Jean-Luc Leroy de la Société d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural de Bourgogne.

Nous avons aussi projeté ce jour-là le film documentaire Tout s’accélère, réalisé par Gilles Vernet.

Vendredi: les imaginaires et les nouveaux récits collectifs pour la transition écologique, avec Anne-Caroline Prévot, écologue de formation, directrice de recherche au CNRS, et chercheuse au CESCO.

Samedi: conférence scientifique sur «Climat, biodiversité, agriculture, trois crises en interaction, comment en sortir», avec Luc Abbadie, professeur d’écologie à SU et co-directeur de l’Institut de la Transition Environnementale de SU.

Finalement Anahita Grisoni, sociologue et urbaniste, nous a parlé de la mobilisation et de la résistance écologique, des modes d’actions citoyens.

Les ateliers

Que ce soit pour s’informer et débattre, pour apprendre à embellir et donner une deuxième vie à de vieilles choses ou à en faire des nouvelles, voici les ateliers que nous avons proposé : un atelier semis de printemps, un atelier « règles et environnement », un atelier broderie, un atelier tawashi, et un atelier auto-réparation de vélos.

Espace chill

Un espace imaginé par Triple D pour se détendre, discuter, se rencontrer tout au long du festival !

Merci à Anaïs pour les photos.
Merci à tou·te·s les bénévoles d’avoir rendu possible ce festival !

À bientôt, les lupami·e·s ❤

Globalisation, coronavirus et changement climatique

L’une des plus graves crises de l’histoire contemporaine

Ce que nous vivons actuellement est une des crises les plus graves que le monde ait connue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Rarement quelque chose a réussi à perturber la vie de milliards de personnes de façon aussi brutale, aussi rapide et à une échelle si globale. Même la crise économique de 2008 n’avait pas provoqué une mobilisation aussi soudaine des gouvernements du monde entier. L’humanité doit choisir entre la résilience de notre système économique et la survie de millions de personnes, et le choix, comme nous pouvons le constater aujourd’hui, est très différent d’un État à l’autre : d’un côté, ceux qui voudraient sauver tout le monde au détriment du PIB, de l’autre, ceux qui visent à s’arrêter juste assez pour pouvoir gérer l’urgence sans affecter l’économie (la Grande-Bretagne en tête). Tout cela se produit parce que la pandémie causée par le virus du SARS-CoV-2 est une crise fille de notre temps, fille d’un système économique mondialisé et hyperconnecté où les biens et les flux économiques circulent sans frontières et sans barrières à travers le monde, mais où paradoxalement ces frontières et ces barrières s’élèvent hautes et impénétrables lorsque vient le temps de faire preuve de solidarité entre les peuples et de collaborer face à un problème commun de cette ampleur. Une crise qui est le résultat d’un modèle de développement qui place le profit et le progrès (mais peut-on vraiment l’appeler ainsi ?) avant le bien-être des personnes et de notre planète, de notre maison commune. Une crise qui n’est que la manifestation d’un problème qui se développe à une échelle beaucoup plus longue et, malheureusement, encore plus grave. Nous parlons évidemment du changement climatique et de l’effondrement de nos écosystèmes, qui menacent réellement l’existence de toute l’espèce humaine et sont fondamentalement ignorés par les gouvernements, les multinationales et de nombreux citoyens qui continuent d’adopter un mode de vie non durable. La vérité est que nous nous dirigeons consciemment et rapidement vers le bord du précipice sans rien faire.

Mais il a suffi d’un virus dont la mortalité n’affecte en rien la survie de l’humanité pour que le monde se dérègle. Le coronavirus est un danger immédiat, et personne ne veut mourir, d’où le choix « difficile » entre la santé des gens et le PIB. Si tout s’arrête, le PIB ralentit, peut-être que nous entrons en récession: mauvais, très mauvais ! Et pourquoi est-ce mauvais ? Qui a dit cela ? Le PIB mesure-t-il vraiment notre niveau de performance ? Si les ventes d’armes diminuent, notre situation est-elle meilleure ou pire ? Et si la vente de médicaments diminue, cela signifie-t-il que nous sommes mieux ou moins bien lotis ? Et si, au lieu de consommer de l’essence en voiture, les transports publics s’amélioraient ? Nos gouvernants disent que des mesures d’urgence doivent être prises afin que le virus ne nous empêche pas de produire et de consommer encore plus et plus vite après la pandemie! Mais pourquoi ? Où allons-nous si vite ? Le but d’un être humain est-il d’augmenter un petit nombre appelé PIB ? Non, nous devons plutôt surmonter cette crise en réfléchissant profondément à ce que nous faisons et à l’orientation que nous prenons. Depuis des décennies, de telles questions sont soulevées, les environnementalistes parlent des problèmes de la mondialisation, mais le monde s’en fout tant que nous pourrons continuer à acheter une voiture, à changer de téléphone portable chaque année, à manger de la viande et des fruits exotiques tous les jours, ou peut-être à faire autant de voyages en avion que nouss le souhaitons pour échapper à notre monotonie quotidienne. Le trafic de marchandises est anormal, injustifiable compte tenu de la pollution que nous créons, et si nous continuons ainsi il n’y aura aucun espoir de revenir en arrière.

Système de transport mondial: Vert – routes; Bleu – réseaux maritimes; Rouge – réseaux aériens
Source de l’image:
https://sos.noaa.gov/datasets/human-transportation/

Arrêtez, ralentissez, évoluez

Le sens de la vie n’est pas de « Produire, consommer, mourir », mais de se consacrer à ce qui nous plaît, à l’affection, à la spiritualité, à la connaissance, et enfin au travail éthique et juste. Le travail n’est pas une fin mais un moyen, il ne doit pas ôter la vie aux gens, on ne peut pas travailler 8 heures par jour pendant 40 ans de sa vie, la vie n’est pas faite d’attentes interminables pour les deux semaines de vacances d’été. La solution consiste à travailler moins et à travailler tout, à produire moins et mieux.

Nous devons nous dé-mondialiser, nous devons agir pour que la production soit aussi localisée que possible et capable de créer un bien-être commun et partagé, sans provoquer la centralisation de la richesse et du pouvoir entre les mains de quelques-un.e.s et au détriment du plus grand nombre. Et nous devons agir encore plus tôt pour réduire la production, il est temps d’arrêter de produire des objets qui sont fondamentalement inutiles et conçus pour devenir inutilisables et obsolètes en très peu de temps. Le monde ne peut plus supporter cette folie, l’objectif du profit à tout prix doit être dépassé. En bref, nous devons évoluer et nous débarrasser des fausses idoles comme l’argent et le succès. Mais si l’idée de se dé-mondialisation est la voie à suivre, attention par contre à ne pas tomber dans des localismes nationalistes, où chacun ferme ses frontières, parce que cela est loin d’être souhaitable et encore moins une solution. Face à un problème planétaire qui nous concerne tou.te.s, seules la collaboration et l’entraide peuvent nous sauver.

La pandémie à laquelle nous sommes confrontés, avec le deuil et les effets en termes de pertes humaines qu’elle entraîne, est une drame. Mais le blocage des activités productives et commerciales et la perturbation des systèmes politiques et sociaux qu’il entraîne doivent être considérés comme un tournant unique, un interrègne qui devra nous conduire vers un nouveau système, un nouveau paradigme culturel, une nouvelle façon d’aborder la nature. En d’autres termes, un moment de révolte contre le système qui nous a menés jusqu’ici. La Nature est avant tout une multiplicité de phénomènes. Certes, nous avons besoin de définir des normes pour comprendre, catégoriser, classer ces phénomènes. Nous produisons des normes, des schémas mécaniques, parce que cela nous sert à comprendre et à maîtriser notre environnement. Le rôle de la politique, dans une démocratie horizontale, est précisément de prendre en compte toutes les multiplicités de situations, de phénomènes, auxquels nous sommes confronté.e.s, et qui sont à chaque fois singuliers. La politique, c’est la jurisprudence, c’est la prise en compte de la singularité de chaque situation, chaque événement. L’avenir de la révolte contre un système injuste n’est jamais donné d’avance, et encore moins donné par une loi naturelle. Nous nous révoltons, parce que la situation nous est insupportable, pour nous et pour tous les êtres qui habitent ce monde. Pendant et après les révoltes émergeront d’autres normes, d’autres schémas, qu’il faudra aussi combattre s’ils se révèlent aussi abjectes et insupportables que ceux qui nous oppriment aujourd’hui.

Ce virus est un avertissement, et il faut donc l’écouter : arrêtez, ralentissez, évoluez. Et une fois que nous l’aurons fait, les résultats seront clairs, limpides. Nous en avons déjà la preuve ces jours-ci : ces dernières semaines, le nuage de pollution qui recouvrait une grande partie de la Chine et du nord de l’Italie s’est réduit de manière drastique. Il est temps d’agir, si nous attendons, ce sera toujours la nature qui nous arrêtera tôt ou tard.

Sorbonne Université adopte sa Charte et bientôt un plan d’action pour sa transformation écologique

Le Conseil d’administration (CA) vient de s’exprimer en faveur de la transformation écologique de notre Université via l’adoption de sa première “charte en faveur d’une université écologiquement et socialement responsable” , le 1er octobre 2019. Par cette charte, Sorbonne Université « s’engage à jouer pleinement un rôle exemplaire dans cet effort collectif [face aux défis des multiples crises environnementales] ». Quant au plan d’action qui l’accompagne, il devrait être validé par le CA avant 2020. Notre association a participé de son mieux à l’élaboration de ces documents au sein du Groupe de travail que l’université a mis en place au 2e semestre 2018-19. Nous pensons qu’une organisation, des moyens, et une volonté forte de l’Université et de tous ses acteurs seront la clé du succès de la transformation écologique de Sorbonne Université !

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Étudiant·e·s, changeons de banque !

Aujourd’hui, nous voudrions parler d’une campagne lancée par les Amis de la Terre, association avec laquelle nous avons tenu un stand de sensibilisation au CROUS de Jussieu il y a deux semaines. La campagne est intitulée « Etudiants, Changeons de Banque ! », et a pour but de sensibiliser au rôle néfaste de banques qui investissent massivement dans les énergies fossiles, afin d’inciter à s’en détourner et se diriger vers des banques plus respectueuses de l’environnement.

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Atelier féminisme et écologie avec la BAFFE

Bannière de présentation de l’atelier

A l’occasion d’un mois spécial autour de l’égalité de genre qui s’est déroulé du 11 au 25 mars 2019, la BAFFE (association féministe de la faculté des lettres) et LUPA ont proposé aux membres et étudiant·e·s de Sorbonne Université un atelier féministe et écologique sur les règles, sur le campus de Clignancourt.

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