Fruit de deux ans de travail, ce rapport répond à une sollicitation massive de la jeunesse . Il décrit une démarche opérationnelle pour faire évoluer toutes les formations de l’Enseignement Supérieur afin de préparer tous.tes les citoyen.ne.s à la Transition Ecologique. L’objectif est que 100% des étudiant.e.s de niveau Bac+2de l’ensemble des cursus soient formés aux enjeux de la Transition écologique d’ici 5 ans.
Ce rapport formule plus de 45 recommandations à destination des établissements, des enseignant.e.s, des pouvoir publics et des étudiant.e.s. En voici quelques-unes qui nous semblent prioritaires :
Intégrer les enjeux de la Transition Ecologiquedans toutes les formations avec des ECTS dédiés.
Renforcer l’articulation et la cohérence dans la formation de la primaire au supérieur dans une logique de renforcement des compétences.
Déployer l’approchepar les compétences (considérer une approche systémique ; développer une analyse prospective ; co-construire des diagnostics et des solutions ; mettre en oeuvre des transitions ; agir en responsabilité).
Intégrer les établissementsdans leur territoire en favorisant des collaborations pédagogiques avec des collectivités territoriales, des associations et des entreprises sur les questions de Transition Ecologique.
Former les personnels à ces enjeux.
Favoriser la mobilisation des étudiant.e.s et des personnels.
Adapter et impliquer la gouvernance des établissements.
Collaborer, partager et mutualiser les ressources entre les établissements à l’échelle nationale et internationale.
Investir dans la recherche.
Nous nous joignons aux organisations étudiantes ayant participé à la rédaction de ce rapport pour appeler les établissements à s’en saisir et à adopter une réelle stratégie opérationnelle d’accompagnement et de financement pour réaliser la transformation pédagogique et organisationnelle nécessaire.
Nous appelons également le Ministère de l’Enseignement du supérieur, de la Recherche et de l’Innovation à adopter un plan d’action clair avec des moyens à la hauteur de l’ambition du groupe de travail afin d’accompagner la mise en place de ses recommandations par les établissements.
Depuis 2007, le REFEDD accompagne, rassemble, forme et porte la voix des étudiant.e.s afin que 100% d’entre elles et eux soient formé.e.s et engagé.e.s sur les enjeux socio-environnementaux et que 100% des campus soient durables.
Le réseau compte aujourd’hui plus de 140 associations étudiantes ! Notre génération se questionne et renouvelle son point de vue face à l’urgence climatique et face à un modèle économique incompatible avec les limites planétaires. Cette prise de conscience nous donne un vrai pouvoir : celui d’impulser des changements. Mais pour impulser le changement, il faut être le changement.
Aujourd’hui le terme de développement durable ainsi que ses objectifs sont controversés. Le développement durable a perdu de son ambition première : remettre en cause le système actuel. Changer de nom c’est montrer à toutes nos parties prenantes, institutions, associations membres, fondations ou étudiant·e·s, que nous voulons aller plus loin, avoir plus d’ambitions dans nos projets, dans les positions que nous défendons et dans l’avenir que nous souhaitons. Avec ce nouveau nom, nous souhaitons également réaffirmer le lien intrinsèque entre enjeux environnementaux et enjeux sociaux, qui ne peuvent pas être pensés séparément.
Nous, les jeunes, devons agir à la hauteur des défis auxquels notre société fait face. C’est pourquoi Le REseau Etudiant pour le Développement Durable devient … Le Réseau Étudiant pour une Société Écologique et Solidaire ! Le changement ne fait que commencer.
Rendez-vous sur le nouveau site internet pour en savoir plus le-reses.org
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire du concept de développement durable et les controverses qui y sont associées, voici deux articles pour vous
A Paris, toutes les occasions sont bonnes pour faire des découvertes. Commerces, musées, parcs, restaurants… il y en a pour tout le monde, et pour tous les goûts. Aujourd’hui en revanche, ce que nous voulons vous partager est un peu différent. Et si nous partions à la recherche de lieux et quartiers alternatifs dans notre ville préférée ? Et si nous vous disions que la capitale regorgeait de lieux alternatifs qui prônent une consommation et un style de vie durables ? C’est ce que nous essayerons de vous prouver dans cet article à travers une sélection de lieux, tous plus remarquables les uns que les autres. Le concept est simple : toutes les deux semaines, nous vous dressons une petite liste de lieux remarquables et abordables qui transmettent les valeurs que nous partageons ici, à Lupa. Vous pourrez également partager vos découvertes en envoyant un message privé sur Instagram à l’association ou en envoyant tout simplement un mail. Nous pourrons ainsi écrire un article uniquement dédié à vos découvertes !
Force est de constater que le contexte sanitaire fait qu’en ce moment, le plaisir de manger un bon petit plat dans un joli restaurant est un bien grand manque dans notre quotidien. Mais est-ce que cela nous empêche vraiment de faire des découvertes ? Pas forcément. Et si on voyait les choses autrement ? Et si on essayait de nouveaux restaurants solidaires et écoresponsables afin de s’y installer pour manger un bout quand les temps seront meilleurs ? Notre objectif est de vous proposer des idées d’endroits à découvrir quand les restaurants réouvriront, ou à essayer dès maintenant en livraison !
Tout d’abord, la REcyclerie. Ce restaurant, situé dans le 18ème arrondissement, à proximité du métro « porte de Clignancourt », est un petit coin de paradis au sein de notre très chère capitale… Ancienne gare Ornano de la petite ceinture (ligne de chemin de fer de 32,5 km de long faisant tout le tour de Paris à l’intérieur de l’anneau formé par le périphérique et aujourd’hui inutilisée), ce restaurant cherche à sensibiliser son public aux valeurs éco-responsables, de manière ludique et positive. On y trouve une ferme urbaine, ainsi qu’un atelier de réparation d’objets du quotidien pour lutter contre l’obsolescence programmée. L’atelier est malheureusement fermé en ce moment. Tous les Week-end de 11h à 18h30, les espaces extérieurs du restaurant sont néanmoins ouverts. De plus, le restaurant a lancé une offre de repas à emporter locaux, bio, végétariens, ou même végan. En effet, du lundi au vendredi, de 12h à 15h, le restaurant propose des menus avec une base bio, végan et sans gluten. Les prix sont abordables : 10 euros pour un repas dans son propre contenant, et 12 euros avec un bocal consigné. Tout ceci permet donc de sensibiliser le public au zéro déchet, mais aussi à l’utilisation des circuits courts, de l’agriculture biologique, de saison, et à la réduction de sa consommation de viande et de poissons.
Pour continuer, nous vous proposons de partir dans les 12ème et 13ème arrondissements à la découverte des deux boulangeries « Farinez’vous ». Il faut dire que ce ne sont pas de simples boulangeries comme on en connait. A « Farinez’vous », l’objectif est de créer un lieu « propice à la solidarité et au développement durable ». Ainsi, le projet respecte non seulement les principes de l’économie sociale et solidaire (financeurs solidaires, aménagement du local à partir de chêne issu de forêts durablement gérées, de mobilier de seconde main…) mais privilégie aussi une approche responsable du commerce (matières premières issues de producteurs locaux, de l’agriculture raisonnée ou du commerce équitable, produits de saison, réduction de produits carnés), tout cela dans une démarche solidaire qui aide à la reconversion d’adultes dans le besoin … Autant dire que c’est un beau projet que nous avons là donc allez le découvrir et le soutenir !
Adresses : 19 rue du Château des Rentiers, 75013, Paris / 9 bis rue Villiot, 75012, Paris
Si vous voulez vous mettre au zéro déchet, nous avons également une adresse. Il s’agit du magasin Negozio Leggero près de République, dans le 3ème arrondissement. Cette franchise italienne, née en 2009, spécialisée dans la vente de produits en vrac et consignés, a implanté son premier magasin dans la capitale en juin 2018. Dans le magasin, on ne trouve que du vrac. Café, thé, pâtes, œufs, épices, biscuits, produits d’hygiène… il y a de tout ! De plus, les prix sont vraiment abordables. En effet, ici, on ne paye que le contenu et non l’emballage avec. C’est donc idéal pour des étudiants au petit budget ! Sur le site de la franchise, l’objectif est clairement exprimé : celui de « rendre le choix d’une vie zerowaste simple et heureux ». Un objectif louable et une fois de plus, à soutenir !
Adresse : 37 Rue Notre Dame de Nazareth, 75003, Paris 3
Pour continuer dans le zéro déchet, nous vous proposons maintenant un commerce spécialisé dans les produits cosmétiques et le vrac liquide : the naked shop, dans le 11ème arrondissement. Dans ce magasin, vous pourrez trouver des produits pour le soin des cheveux, du corps, et des produits pour l’entretien de la maison. Grâce à de nombreux distributeurs automatisés, le vrac est désormais beaucoup plus simple et rapide. En effet, comme la boutique l’écrit sur son site, « Vous n’avez qu’à appuyer sur un bouton pour remplir vos bouteilles en libre-service ». Il est même possible de savoir en temps réel le prix que l’on payera à la fin (la machine compte automatique la quantité de produit servi). De plus, ici, le système de consigne est privilégié. Aussi, si vous oubliez votre contenant, ce n’est pas un problème : le magasin vous en fournit. Les produits proposés sont pour la majorité, fabriqués en France. En effet, la boutique a cherché dès le début à réduire au plus son empreinte carbone. Pour ce qui est des prix, là aussi ils sont relativement abordables !
D’autres projets prônent une alimentation durable qui se veut accessible à tous•tes. C’est le cas tout d’abord de la coopérative La Louve. Située dans le 18ème arrondissement à 10 minutes à pied de la REcyclerie, c’est le premier supermarché coopératif et participatif de Paris. Pour y faire ses courses, il faut devenir coopérateur•trice (participer au financement en investissant 100 euros, soit 10 parts de la coopérative, ou bien 10 euros, soit 1 part, pour les étudiants•tes boursiers•ières, les personnes en service civique et les bénéficiaires des minimas sociaux et au fonctionnement en étant bénévole à la coopérative au moins 3 heures toutes les 4 semaines). Les prix pratiqués sont raisonnables car les marges sont plus faibles que dans d’autres supermarchés et surtout grâce au modèle d’autogestion qui permet de diminuer les coûts de fonctionnement du supermarché. Aussi, vous l’avez bien compris, devenir coopérateur•trice c’est partager les valeurs et la philosophie de la Louve… alors nous encourageons tous ceux et celles qui sont intéressés•ées et qui peuvent coopérer à le faire !
Non loin de là et dans plusieurs autres arrondissements tels que le 12ème, le 13ème, le 14ème, le 19ème ou le encore le 20ème, on trouve également l’association VRAC qui lutte contre les inégalités d’accès à une alimentation durable. Les prix sont largement abordables puisque les achats sont groupés, que les intermédiaires sont réduits (l’association favorise les circuits courts) et les emballages supprimés. Ainsi, une fois par mois, une épicerie éphémère permet de distribuer les commandes qui ont été faites plus tôt par les adhérents•tes. D’autres actions sont également développées : dégustations, concours de cuisine, visites chez des producteurs et productrices. Il faut néanmoins noter que si les groupements d’achat VRAC sont ouverts à tous•tes, la priorité d’inscription est donnée à des personnes isolées, ayant des revenus modestes, locataires d’un logement social ou de la géographie prioritaire, ou étant dans une situation spécifique (handicap ou famille monoparentale). En faisant ça, l’association veut assurer son objectif de justice sociale et de démocratie alimentaire. Finalement, il s’agit de faire le lien entre solidarité et environnement.
Adresses : Nationale Clisson (Paris 13), Fécamp (Paris 12), Portes de Vanves (Paris 14), Charles Hermite (Paris 18), Danube Solidarité (Paris 19), Portes du XXème (Paris 20)
D’autres structures ont décidé de mettre l’accent sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. C’est le cas du réseau d’épiceries « Nous anti-gaspi ». Ici, il s’agit de revaloriser les produits destinés à la poubelle, et pourtant encore propres à la consommation (petits défauts physiques, anciens emballages, produits dont la date de durabilité minimale est proche). Les produits sont vendus en vrac pour limiter les emballages et les prix sont donc plus bas que dans des épiceries traditionnelles. Selon le site du réseau, les épiceries valoriseraient « plus de 12 tonnes de produits par semaine, soit l’équivalent de 100 000 repas par magasin et par mois ». On trouve ce genre d’épiceries un peu partout en France et bien évidemment dans la capitale, à trois adresses différentes.
Adresses : 64 rue du Pré Saint-Gervais, Paris, 75019 / 86 rue d’Amsterdam, Paris, 75009 / 11 rue de l’ouest, Paris, 75014
Par ailleurs, pour se faire une sortie sympa un midi ou un soir tout en continuant de consommer durable, il est possible d’aller manger à « Veggie town ». Ce quartier alternatif surnommé ainsi par l’Association Végétarienne de France est comme son nom l’indique, écologique et végan/végétarien. Situé dans le 9ème et le 10ème arrondissement, il cache en effet plein de bonnes adresses végétariennes, végan ou végé-friendly qui sauront ravir les papilles des plus gourmands•des à des prix plutôt abordables vu la diversité de restaurants ! Nous ne vous en disons pas plus sur ces divers restaurants afin que vous puissiez les découvrir et vous faire votre propre avis !
Adresse : entre les rues de Paradis, d’Hauteville et du Faubourg-Poissonnière
Ainsi, c’est ici que s’achève cet article dédié aux lieux alternatifs prônant une consommation écoresponsable. Nous le complèterons néanmoins toutes les deux semaines avec une liste de lieux supplémentaires. Qu’avez-vous pensé de cet article ? Dites-le-nous dans les commentaires ! En attendant, nous vous souhaitons à tous•tes une belle journée et à bientôt !
Sorbonne Université vient de publier la première estimation officielle de ses émissions de gaz à effet de serre (ou Bilan des Emissions de Gaz à Effet de Serre, BEGES). LUPA a signalé à plusieurs reprises à l’administration de SU l’urgence de réaliser un Bilan de émissions émises (directement et indirectement) par ses activités. Tout d’abord parce que le BEGES est un outil indispensable pour connaître le véritable impact environnemental de notre Université (en d’autres termes, combien de tonnes d’équivalent CO2 elle émet en une année) et pour définir précisément le poids spécifique des différentes sources d’émissions polluantes liées à son fonctionnement. Sans ces données, il est évidemment impossible d’engager des manœuvres efficaces et efficientes pour réduire ces émissions et respecter son engagement officiel de transformation écologique.
Nous ne pouvons donc qu’être plus que satisfaits de voir ces données tant attendues enfin publiées. Cette analyse sera un point de départ essentiel pour construire un véritable plan d’action visant à réduire l’impact environnemental de notre université. Compte tenu des données, le travail qui nous attend est vraiment imposant, mais ne nous décourageons pas.
Qu’est-ce qu’un un BEGES ?
Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’exactement un BEGES ? Un Bilan GES est une évaluation de la quantité de gaz à effet de serre émise dans l’atmosphère sur une année par les activités d’une organisation. Les émissions sont classifiées selon des catégories prédéfinies appelées « postes ». Ce classement permet d’identifier les postes d’émission où la contrainte carbone est la plus forte. C’est sur ces postes que doivent porter les stratégies énergétiques et environnementales de l’entité réalisant son bilan pour réduire ses émissions.
Les catégories d’émissions qui sont prises en compte pour l’élaboration d’un BEGES sont:
💸les intrants: les achats de biens et services liés aux activités de Sorbonne Université (fournitures, papiers, plastiques, repas, services…); ✈️ les déplacements personnels, divisés en déplacements domicile-travail/lieu des études et déplacements professionnels; 🏗️ l’immobilisation des biens (les émissions liées à la construction ou à la maintenance des bâtiments, du parc de véhicules et du parc informatique); 🔥 la consommation énergétique pour le chauffage et la production d’électricité; ❄️le « hors énergie » lié aux fuites de fluides frigorigènes issues des climatisations; ♻️ les émissions liées au traitement des déchets ; 🚚 le transport de marchandises amont (en provenance des fournisseurs), interne et envoi de courrier.
Les résultats
En 2018, SU avec ses 26 sites a émis 52527 tonnes équivalent de CO2 (téqCO2). Cela correspond à 834 kg pour chacun.e de ses 53000 étudiant.e.s et 10000 membres du personnel. Face à l’empreinte annuelle moyenne de plus de 11 téqCO2 par habitant français, ces valeurs peuvent paraître assez faibles. Après tout, nous passons une grande partie de l’année à l’université (que nous soyons étudiant.e.s, professeurs ou personnel technique administratif). Il semblerait donc que notre activité universitaire soit très écologique si, tout en représentant une part si importante de notre vie, elle contribue si peu à notre empreinte écologique. Cependant, si l’on analyse en détail les données du bilan généré par la Sorbonne, on constate quelque chose de différent. Voyons pourquoi:
💸Les intrants: la plus importante source d’émissions
Si l’on examine la contribution de chaque catégorie au montant total des émissions, il apparaît clairement que l’achat de biens et de services est la partie la plus importante de l’empreinte carbone avec 59 % du total. Si nous rentrons dans les détails, nous pouvons constater que la plupart de ces émissions sont liées à l’achat de services, le matériel informatique, de produits chimiques et de machines pour les activités de recherche (69% du poste intrants). La fraction « Autres » comprend également les achats alimentaires et les repas, mais le document que nous avons obtenu ne précise pas si l’enquête a également pris en compte pour ses calculs les restaurants universitaires du CROUS situés sur les campus de Sorbonne Université. Si ce n’était pas le cas, il resterait la grande incertitude quant au poids des RUs sur le BEGES. Si, en revanche, les RUs étaient inclus dans les calculs, le poids de la restauration sur les émissions de GES serait relativement faible, moins de 3% de la composante achat.
✈️ Déplacements: le poids disproportionné de l’avion
Avec 7800 téqCO2 et 15% de la contribution totale, le transport des étudiant.e.s et des employé.e.s occupe la deuxième place. Ces chiffres incluent à la fois les émissions des voyages domicile-travail et les émissions des voyages professionnels et des missions d’enseignement et de recherche. En décomposant les données, une information ressort de façon écrasante : les voyages professionnels en avion, alors qu’ils ne couvrent que 8 % des kilomètres parcourus par les utilisateur.ice.s de SU en 2018, sont responsables de 45 % des émissions de ce poste (autrement dit 7% du BEGES entier).
🔥 La consommation énergétique et les autres sources d’émissions
Avec 6785 téqCO2, la production d’énergie pour le fonctionnement des locaux de SU se classe au troisième rang des sources d’émission de notre université, avec 4614 téqCO2 liées au chauffage (68%) et 2171 téqCO2 émises pour la fourniture d’électricité (32%). Cela correspond à 13 % des émissions totales calculées par le BEGES. La fraction restante des émissions se répartit comme suit : 🏗️ l’immobilisation: 10%
❄️de fuites de fluides frigorigènes issues des climatisations: 1,8%
♻️ traitement des déchets: 1%
🚚 le transport de marchandises en provenance des fournisseurs et envoi de courrier: 0,04%
Observations globales sur le BEGES
Si nous voulons aller au-delà des chiffres purs et simples, nous pouvons clairement voir comment les émissions de SU sont réparties de manière extrêmement asymétrique entre ses utilisateurs. Bien que les étudiants représentent la grande majorité de la « population » de l’université, étant 5 fois plus nombreux que le personnel, leur poids en carbone est relativement faible . En fait, on peut considérer que les étudiants contribuent au bilan CO2 de SU principalement par leurs voyages domicile/université et par l’utilisation des espaces universitaires (c’est-à-dire les bâtiments, dont les émissions sont principalement attribuable au chauffage/climatisation, à la consommation d’électricité et à l’entretien, c’est-à-dire les postes énergie, immobilisation et en partie les achats pour l’entretien).
Bien qu’importantes, ces sources d’émissions sont néanmoins mineures dans l’ensemble. En fait, les principales causes des émissions de CO2 sont principalement liées aux activités de recherche et de gestion de l’université, essentiellement par l’achat de machines, de produits chimiques et de matériel informatique, en plus des déplacements à des fins professionnelles (qui, nous le soulignons encore une fois, s’avèrent avoir un poids énorme sur le bilan carbone, représentant 7% du total). Bien que ces données ne soient pas surprenantes, elles sont absolument à prendre en compte si nous voulons identifier les priorités sur lesquelles agir afin de réduire efficacement et drastiquement l’impact environnemental de SU.
Un plan d’action peu ambitieux
Le rapport publié par SU ne se contente pas de présenter un instantané de ses émissions, mais propose également une série de mesures à prendre pour limiter son impact environnemental. Au-delà de certaines propositions plus symboliques qu’autres (comme la réduction de la consommation de papier de bureau et l’encouragement à la réparation du matériel informatique, des mesures qui réduiraient très peu l’impact climatique de SU), les changements proposés les plus significatifs sont liés à la consommation d’énergie. L’intégration d’un approvisionnement en électricité 100 % « verte » et la conversion des systèmes de chauffage, d’un système à combustible fossile en un système purement électrique, permettraient de réduire de 62 % les émissions du poste énergie, ce qui équivaut à 8 % des émissions globales SU. De même, le remplacement des voyages professionnels de courte durée en avion par des trajets en TGV garantirait une réduction de 8,4 % des émissions du poste déplacements, soit 1,25 % au niveau global.
La mise en place de l’ensemble des actions prioritaires proposées par le bilan permettrait une réduction des émissions de GES s’élevant jusqu’à 4963 téqCO2, soit près de 10% des émissions de GES du bilan 2018. Considérant que l’Union Européenne s’est officiellement engagée à réduire ses émissions de GES de 60% d’ici 2030, le plan de transition proposé par SU est clairement et largement insuffisant. Un plan véritablement incisif et décisif de réduction des émissions est plus urgent que jamais, et il existe de nombreux points de départ pour le faire.
Depuis quelques années, des initiatives spontanées créées par des chercheur.euse.s du monde entier fleurissent, se mobilisant activement pour transformer en profondeur le monde de la science, comme le collectif Labos1point5 en France. Toutefois, l’impact et l’efficacité de ces initiatives restent limités par l’inactivité et l’inertie des institutions officielles, tant au niveau des universités individuelles qu’au niveau ministériel. Sans un travail coordonné, uniforme et officiellement soutenu par l’État, nous n’aspirerons jamais aux changements rapides et radicaux dont nous avons besoin.